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A qui la faute ?

 

 

        40 ans après ces horribles faits, c'est le moment de rendre des comptes quant à cette tache dans l'histoire française. Mais contre qui ?

Qui étaient les véritables responsables de cette ignominie ? Premiers visés, les généraux ont récemment témoignés quand a leurs implications dans ces pratiques, nous verrons ce qu'ils répondent a leur "détracteurs" . Quel était le niveau d'engagement des hommes politiques du gouvernement de l'époque ?

 

 

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Implications des généraux.
 

 

Les récentes déclarations de Louisette Ighilarhiz ont permis à beaucoup de personnes d'enfin oser parler de ce qu'ils ont vu en Algérie. Cette dernière accuse directement les généraux Jacques Massu et Marcel Bigeard d'avoir ordonné de la torturer.

Ce dernier feint d'oublier et nie quelconque accusation à son égard, affirmant que les propos de Louisette n'étaient qu'un " tissu de mensonges".

 

-     Par contre, le général Massu, lui, se repenti presque de ses actes et ainsi, le vainqueur de la bataille d'Alger souhaite que la France condamne ces pratiques dégradantes, ainsi, en novembre 2000, il se confit dans Le Monde et livre ses souvenirs. Il émet des regrets non pas tant pour les victimes mais pour la situation dont le pouvoir politique l'avait mis à l'époque et le fait que son nom soit taché.

        A la question les hommes politiques de l'époque sont-ils responsables, le général répond "Je n'ai pas envi de donner des noms et de charger ces personnes-là. Ca ne serait pas élégant de ma part."

Le général affirme que la torture n'était pas appliquée systématiquement : " Il n'y a pas eu besoin d'utiliser la torture dans toutes les circonstances, on l'oublie trop souvent et on tente aujourd'hui de noircir le tableau."

Massu reconnaît la généralisation et  l'institutionnalisation de la torture : " Mais j'ai dit et reconnu que la torture avait été généralisée en Algérie, elle a ensuite été institutionnalisée [...] et institutionnaliser la torture, je pense c'est pire que tout !"

 

 

Massu selon Plantu.

 

        -  Autre acteur majeur dans le " jeu " des révélations, Paul Aussaresses, 83 ans, général de brigade. En relatant dans un ouvrage, "Services spéciaux, Algérie 1955-1957" les terribles confessions les exactions et les tortures auxquelles, il s'est livré durant la guerre d'Algérie, il a relancé une polémique qu'il avait contribué a faire renaître par une sulfureuse interview au Monde.

Il revendique, sans remords, les tortures, les exécutions sommaires de suspects parfois maquillées en suicides, les massacres de civils, auxquels il a participé ou qu'il a ordonnés. "Tout ce que j'ai fait était conforme à la déontologie de tout militaire dans les conditions de guerre".

Personnage majeur de la bataille d'Alger en 1957, le général Aussaresses - dont les premières révélations sur les tortures, en novembre 2000, avaient suscité un vif débat en France - se refuse à "tout acte de repentance". Il estime avoir "à peu près tout dit" et "prends le risque" d'une action en justice. "Un procès ne me fait pas peur. Je redirais exactement ce que […] j'ai écrit dans mon livre".

Il explique que la torture, pratiquée couramment par la police à Philippeville, au moment de son arrivée sur le territoire algérien, a été systématique pendant la bataille d'Alger, en 1957. Son commando torturait et tuait, à Alger, la nuit. "C'est efficace, la torture, la majorité des gens craquent et parlent. Ensuite, la plupart du temps, on les achevait. […] Est-ce que ça m'a posé des problèmes de conscience ? Je dois dire que non".

 

" Il fallait les tuer. Je l'ai fait " Paul Aussaresses

 

Aussaresses reconnaît 24 meurtres et demeure froid:

"La torture ne m'a jamais fait plaisir mais je m'y suis résolu quand je suis arrivé à Alger. A l'époque, elle était déjà généralisée. Si c'était à refaire, ça m'emmerderait, mais je referais la même chose car je ne crois pas qu'on puisse faire autrement. Pourtant, j'ai le plus souvent obtenu des résultats considérables sans la moindre torture, simplement par le renseignement et la dénonciation. Je dirais même que mes coups les plus réussis, ça a été sans donner une paire de gifles. […]"

"Personnellement, je n'ai jamais torturé, et pourtant, je n'ai pas les mains propres. Il m'est arrivé de capturer des types haut placés au sein du FLN et de me dire : "Celui-là est dangereux pour nous, il faut le tuer" et je l'ai fait, ou je l'ai fait faire, ce qui revient au même. Ce qu'il faut que vous compreniez, car c'est essentiel, c'est que cela ne me faisait pas plaisir. Et si j'ai moi-même procédé à des exécutions sommaires, c'est que je voulais assumer ce genre de choses, pas mouiller quelqu'un d'autre à ma place. C'est d'ailleurs pourquoi je ne veux pas accuser le pouvoir civil de l'époque. Affirmer qu'il nous donnait des ordres dans ce domaine serait faux et, surtout, s'abriter derrière, cela reviendrait à dire que les militaires se dégonflent et qu'ils se déchargent de leurs responsabilités. En mon nom personnel – mais je n'engage que moi –, je refuse cette attitude."

Le général ne regrette rien, et ne considère pas le sentiment de repentance comme quelque chose de nécessaire:

"Je serais contre. On n'a pas à se repentir. Qu'on reconnaisse des faits précis et ponctuels, oui, mais en prenant garde à ne pas généraliser. Pour ma part, je ne me repens pas."

 

Aussaresses en train d'écrire ses confession par Plantu.

 

Quarante ans après la fin de la guerre d'Algérie, est-il encore possible de juger les militaires qui se sont rendus coupables d'actes de torture ?

Plusieurs obstacles majeurs s'opposent au déclenchement de poursuites judiciaires.

1. L'amnistie. Le Parlement français a adopté, le 31 juillet 1968, une loi portant amnistie de l'ensemble des crimes commis pendant la guerre d'Algérie. "Sont amnistiés de plein droit toutes infractions commises en relation avec les événements d'Algérie, dispose l'article 1 de la loi. Sont réputées commises en relation avec la guerre d'Algérie toutes infractions commises par des militaires servant en Algérie."

 

2. Les crimes de guerre. Les faits décrits par le général Aussaresses – tortures, exécutions sommaires, massacres de civils – sont touchés par la prescription en matière de crime /(les crimes sont prescrits dix ans après les faits).

 

3. Les crimes contre l'humanité. Les faits relèvent-ils de la notion de crime contre l'humanité, qui échappe à toute prescription ? Les faits ayant été commis entre 1954 et 1962, c'est à dire entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et l'entrée en vigueur du nouveau code pénal français [en 1994].

 

Les réaction aux témoignages du général " Ô" sont nombreuses :

 

La veuve de Maurice Audin, mort sous la torture, dépose plainte pour crimes contre l'humanité et séquestration.

La Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH), a déposé, le 7 mai 2001, une plainte pour "crimes contre l'humanité" auprès du procureur de la République de Paris.

La Ligue des droits de l'homme : une plainte pour apologie de crimes

Jacques Chirac, président actuel de la république française s'est dit : "Horrifié par les déclarations du général Aussaresses"

Lionel Jospin, ex-premier ministre affirme qu'il s'agit : d'une "totale condamnation morale"

 

" Si c'était à refaire, je referais la même chose." - Aussaresses.

 

bulletResponsabilité des politiques

 

Selon Sylvie Thénault, historienne, auteur d'une thèse sur " la justice dans la guerre d'Algérie", la torture était connue des politiques de l'époque.

Elle affirme que les responsable politiques de l'époque étaient parfaitement au courant de ce qu'il se passait en Algérie. Ils recevaient des rapports d'enquête provenant de sources diverses et relatant ce qui se passait.

Beaucoup de ministres estimaient que la torture était un mal nécessaire, inhérent aux conflits coloniaux.

Il faut savoir que le gouvernement de l'époque et Guy Mollet avait donné les pleins pouvoirs a l'armée essentiellement a cause de la nature même de la guerre. Les gouvernements qui refusaient l'idée de l'indépendance algérienne se sont pliés à cette nécessité et ont choisi de donner carte blanche à l'armée avec tous les risques que cela comportaient.

Selon Aussaresses, l'utilisation de la torture "était tolérée, sinon recommandée" par le pouvoir politique. Il affirme avoir agi avec l'aval des politiques, notamment du juge Jean Bérard qu'il qualifie d'"émissaire" du garde des Sceaux de l'époque, François Mitterrand.

 

 

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