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L'enfoncement dans la guerre.

 

    Dans la nuit du 30 Octobre au 1er Novembre 1954, une trentaine d'attentats éclatent simultanément sur le territoire algérien. C'est la première action du FLN encore inconnu, dont le nom dit clairement le projet indépendantiste.

 

La faiblesse du mouvement rend dérisoire l'annonce de la création d'un Front de libération nationale ( FLN ) et d'une armée de libération nationale ( ALN ) ainsi que la prétention de négocier avec la France la restauration d'un Etat algérien souverain.

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Les Français du Constantinois, en Août 1955, rendent la guerre irréversible.

Décidés à empêcher la politique d'intégration, le FLN organise les 20 et 21 août, un soulèvement de musulmans: ceux ci attaquent les quartiers européens des villes et massacrent les habitants des fermes isolées, faisant une centaine de morts autour de Constantine.

Il s'en suit une dure répression, en partie menée par les civils européens, qui réagissent par une "chasse à l'arabe". On compte un millier de victimes.

Un fossé de sang sépare désormais les deux communautés: les Européens se dressent en bloc contre les Musulmans, l'action du FLN, qui accroît ainsi son emprise sur la population. De son côté, le Gouverneur Jacques SOUSTELLE considère désormais comme sa tâche prioritaire de rétablir la paix en luttant contre le FLN. La guerre passe au premier plan.

C'est cette situation que doit affronter, en 1956, le Gouvernement de gauche qui arrive au pouvoir, sous la Présidence de Guy MOLLET qui, président du conseil, donne la priorité à une victoire militaire sur le FLN.

D'abord partisan d'une politique de négociations, MOLLET fait machine arrière, après avoir été conspué par les Européens d'Alger, le 6 février 1956, et pose désormais comme préalable une victoire militaire sur le FLN.

Le ministre- résident en Algérie, Robert LACOSTE, laisse l'armée conduire la guerre à sa guise.

400 000 hommes bouclent les frontières de l'Algérie, la soumettant à un quadrillage mêlant opérations militaires, actions d'assistance sociale ( alphabétisation, soins médicaux ) et action psychologique pour gagner la population ( propagande, pressions... cf. photos ci dessous)

 

Algérien devant un panneau de propagande.

Soldat montrant à un paysan algérien comment manier une arme face à l'ennemi.

 

A Alger, pour lutter contre le terrorisme urbain, le Général MASSU, chef de la 10° division parachutiste, est chargé de la sécurité. Contrôles, fouilles, arrestations se succèdent, certains militaires utilisant la torture pour démanteler les réseaux du FLN, qui, de son côté, multiplie les attentats.

Militairement, la France l'emporte: l'organisation du FLN est brisée par la " Bataille d'Alger" (1957 ) et sa force militaire est amoindrie.

 

Alger, 1957...

 

Mais l'armée ne peut empêcher la poursuite de la guérilla et du terrorisme, ni le ralliement de la population musulmane au FLN, par conviction ou par crainte des représailles.

 

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 La guerre d'Algérie et l'expédition de Suez détériorent la situation internationale de la France

En Octobre 1956, décidés à frapper l'Egypte, tenue pour la "base arrière de la rébellion" (elle abrite la délégation extérieure du FLN ), la France organise, en accords avec le Royaume Uni et Israël, une expédition contre le Canal de Suez récemment nationalisé par Nasser. Militairement, l'opération est un succès, mais, condamnées par l'ONU, soumises à la pression des Etats Unis et de l'URSS, la France et la Grande Bretagne doivent évacuer la zone du canal.

Désormais, la France est mise en accusation aux Nations Unies en raison de sa politique algérienne, elle est attaquée par les Etats du Tiers Monde et les Pays communistes sans recevoir, sur ce point, l'appui des Alliés américains et Britanniques.

 

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Sur le plan intérieur, la guerre d'Algérie est un facteur de déstabilisation économique et social.

 C'est un gouffre financier qui relance l'inflation, creuse le déficit budgétaire, détériore la balance commerciale, épuise les ressources en devises.

Dés 1957,  le conflit algérien provoque une profonde crise morale: des Intellectuels, des étudiants, des jeunes, des représentants des Eglises réclament la fin d'une guerre conduite contre les aspirations nationales d'un peuple et protestent contre l'utilisation de la torture.

 

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Enfin, la guerre d'Algérie fait éclater la majorité de Gauche, victorieuse aux élections de 1956, et paralyse le pouvoir.

 

Une partie de la majorité rejette en effet la politique du Gouvernement de Guy MOLLET. Les ministères qui se succèdent en 1957 - 1958 cherchent une solution politique à la crise algérienne, mais sans oser le dire, car ils manquent d'autorité pour l'imposer au Parlement, aux Européens d'Algérie et à l'armée. Le pouvoir est paralysé et la guerre débouche sur une crise de régime.

Mais l'Algérie Française trouve aussi des défenseurs chez les Intellectuels de gauche. Pour une partie des Socialistes qui suivent leur secrétaire Général Guy Mollet, pour des intellectuels comme l'ethnologue Albert Bayet, l'indépendance algérienne constituerait un renoncement à l'oeuvre civilisatrice de la France qui a implanté en Algérie le progrès, la laïcité, les Droits de l'Homme et qui abandonnerait la population algérienne à un Islam réactionnaire, clérical, rétrograde.

Certains intellectuels de Droite se radicalisent à partir de 1960. On retrouve de nombreux professeurs et écrivains au colloque de Vincennes de Juin 1960 qui rassemble les partisans de l'Algérie française ou parmi les signataires en Octobre 1960, du "Manifeste des Intellectuels français" qui dénoncent les "121" comme des "professeurs de trahison".

Enfin, quelques-unes appuieront l'OAS tout en réprouvant les attentats sanglants organisés par celle ci.

 

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La guerre d'Algérie renforce les opposants au régime

 

Des partisans de l'Algérie française se rassemblent dans l'union pour le salut et le renouveau de l'Algérie française" autour du Gaulliste Jacques Soustelle.

Ils sont issus de tous les Partis et craignent que le régime ne finisse par accepter de négocier avec le FLN.

Mais surtout, l'extrême droite trouve une nouvelle audience, essentiellement en Algérie.  Elle entend s'opposer à toute négociation en installant à Paris un pouvoir autoritaire qui laisserait les coudées franches aux militaires et ferait taire les intellectuels.

 Réduits en métropole à des groupuscules fascisants comme ' Jeune Nation ", ce courant est beaucoup plus puissant en Algérie, dans la population européenne ( les "Pieds Noirs" ) et dans l'armée, où certains officiers rêvent de remporter la victoire en employant contre le FLN des méthodes révolutionnaires qui ont vaincu les Français au VietNam; ils ourdissent des complots pour renverser le régime.

 

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Des partisans du Général DE GAULLE attendent leur heure.

Depuis 1953, le Général De Gaulle a mis en sommeil le RPF et s'est retiré de la vie publique. Mais la crise du régime le confirme dans ses analyses et on commence à prononcer son nom comme celui d'un recours possible.

Ses partisans suivent avec attention l'agitation de l'extrême droite et les multiples complots, bien décidés, le moment venu, à les canaliser pour obtenir le retour au pouvoir du Général De Gaulle. Quant à lui, il feint d'ignorer ces préparatifs bien qu'il soit constamment tenu au courant.

 

 

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