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Trente-huit ans après les accords d'Evian qui ont permis l'accession de l'Algérie à l'indépendance, en 1962 , la mémoire de la guerre d'Algérie ressurgit en France pour les témoins et les acteurs de ce drame qui a duré de 1954 à 1962. La publication, le 20 juin 2000, dans le quotidien "Le Monde" du témoignage de Louisette Ighilahriz, , a relancé un débat éteint depuis les années 80. Mais l'histoire enfouie de la torture pratiquée par l'armée française a ressurgi véritablement, à la fin du mois d'octobre, à la suite de l'appel lancé par douze anciens militants de la cause algérienne qui demandaient à l'Etat français de reconnaître les crimes commis .
Il y a plusieurs facteurs à cela :
1. D'abord il y a le passage des générations au soir de sa vie, Louisette Ighilahriz a eu envi de retrouvé celui qui l'avait sauvé, et le général Massu, lui, avait envi de s'excuser.
2. Il y a le temps de latence : La France aura mis 40 ans avant de reconnaître le drame de Vichy, il aura fallu attendre 40 ans aussi pour regarder la guerre d'Algérie en face. Ce temps de latence aura suffit a révéler les trois faces du conflit algérien : une guerre d'indépendance algérienne ; une guerre civile franco-française et une guerre civile algéro-francaise.
3. Il y a aussi bien sur l'ouverture des archives qui ont permis de plus profondes recherches.( notamment pour ce site...)
4. Il y a également la tragédie de la situation algérienne actuelle : la guerre civile commencée dans les années 90 a fait plus de 100 000 morts. Elle a réveillé les souvenirs de la "première" guerre. De plus, la fin du FLN libère les souvenirs.
5. La nouvelle génération est avide de son passé : avec la fin des idéologies, les jeunes se tournent vers le passé pour trouver des points de repère. Et la nouvelle histoire se fait par le récit des victimes et non plus par le discours de l'Etat.
6. Enfin il y a des faits : en juin 1999, l'Assemblée Nationale reconnaît enfin la guerre d'Algérie.
Les aveux des officiers supérieurs - eux même " stimulés" par les récits de plus en plus nombreux de personnes ayant subi la torture - ont permis aux sub-alternes de témoigner à leur tour. C'est le cas de Pierre Alban, ex Capitaine qui dit " Oui, l'électricité, la baignoire, je l'ai vu."
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