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L'opinion française et la guerre.
La pratique des sondages, fréquente dès le début des années 50, révèle un décalage manifeste entre l'opinion publique très tôt acquise à la paix en Algérie et la volonté de la classe politique de maintenir coûte que coûte la présence française de l'autre coté de la méditerranée.
Le propre d'une étude par sondage, c'est la révélation de l'opinion générale par rapport aux opinions publiques prétendues innovées contradictoirement par les divers groupes représentatifs. A travers ces sondages, on n'y sent ni les les passionnés de l'Algérie française ni les militants du manifeste sur l'insoumission mais tout juste on y perçoit en 1961-1962 l'exaspération des pacifistes contre les furieux de l'OAS. A l'époque, ces mêmes sondages n'étaient pas très significatifs et nombreux sont ceux qui pensaient que la France ne mettait pas en cause la légitimité de l'appartenance des départements algériens à la nation française. Les commentateurs français et étrangers les plus sérieux ont cru que la grande majorité de l'opinion manifesta une " fièvre nationaliste " entre 1956 et 1958 ; ils ont parlé de l'esprit cocardier de l'opinion, d'une "vague chauvine" qui aurait submergé les timides partisans qui voulaient mettre fin dès 1955 à "une guerre imbécile et sans issue" . Mal informée de l'importance de l'enjeu et de la détermination de l'armée comme de la volonté des européens d'Algérie, l'opinion française est allée bien plus loin encore. Alors que rien n'était joué sur un plan psychologique et militaire, le public français se résigne en 1957 à voir l'Algérie obtenir son autonomie sinon encore son indépendance.
L'opinion publique française, initialement favorable à la guerre, glisse vers la recherche de la paix, même au prix de l'indépendance (en janvier 1961, le référendum sur l'autodétermination recueille 75 % de « oui ») L'utilisation pour la guerre d'Algérie de soldats appelés du contingent a installé le conflit au cœur des familles; le FLN intensifie les attentats, la métropole n'est plus épargnée. La répression ne faiblit cependant pas, comme lors de la manifestation des Algériens à Paris le 17 octobre 1961, qui fait plus de 200 morts selon les sources officielles divulguées en 1997. En outre, le coût économique de la guerre ébranle une partie de la classe politique et les milieux d'affaires, qui voient avec inquiétude les pays concurrents se moderniser et connaître une forte croissance. Enfin, le coût moral de la guerre et le mépris pour les libertés républicaines que semblent avoir l'armée et le gouvernement poussent divers acteurs à entrer en action.
opinion actuelle sur la torture dans le Monde
Trois français sur cinq la condamne et un sur deux souhaite des poursuites contre les officiers coupables. Ce conflit n'est plus un tabou pour l'opinion française actuelle . 40 ans après les faits, il semblerait que la plaie se referme petit a petit .
Aujourd'hui, avec toutes les nouveaux témoignages et faits rapportés sur la guerre d'Algérie, l'opinion semble être enfin prête a regarder la réalité en face et a la condamner.
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